lundi 17 janvier 2011

Synopsis et présentation

«  Regarde l’œuvre de Dieu. Qui pourra donc redresser ce qu’Il a courbé ? » Ecclésiaste 7 :13
« Oui, nous toucherons à Dame Nature, car c’est ce qu’elle veut » Williard Gaylin



Bande-annonce du film


Résumé du film
Dans un futur proche où la manipulation génétique et la conquête du système solaire sont devenues des éléments de la vie quotidienne et où la perfection se lit dans les gènes, la génétique a pris le pouvoir et classe désormais les individus en deux catégories selon leurs aptitudes physiques et intellectuelles : les Valides, à qui sont exclusivement réservés tous les postes de responsabilité, et les Non Valides qui sont assignés aux taches inférieures. Un homme né d’une union naturelle va corrompre le système pour réaliser son rêve : partir dans l'espace. Il empruntera alors l'identité d'un être génétiquement parfait pour se faire admettre à l'académie spatiale de Gattaca.

Présentation et contextualisation 
Depuis 1962, la génétique a fait un bond énorme et a permis l'isolement de nombreuses maladies et la compréhension de certaines aptitudes individuelles comme l'endurance, la vitesse, les dons artistiques, etc... Elle évolue actuellement vers un futur où il sera bientôt possible de débarrasser l'humain de nombreux problèmes comme la dépression, la boulimie, l'obésité, les malformations congénitales, ou simplement les varices.

Mais quelles seront les conséquences négatives d'un tel bouleversement ? C'est là tout le propos de Bienvenue à Gattaca : un enfant conçu naturellement pourrait-il un jour appartenir à une classe inférieure, moins noble, qu’un enfant conçu grâce à la génétique ? Le génétique pourrait-elle remplacer le destin, le généticien la main de Dieu ?

« Avec tout ce que j’avais pour moi, je n’ai toujours eu que la deuxième place. Moi. Alors toi comment peux-tu espérer réussir ? »

Le positionnement du réalisateur
Dans Bienvenue à Gattaca, le réalisateur ne veut pas faire une critique totale de la génétique, comme il l'indiquait dans une interview :
"Je ne voudrais pas que l'on voie ce film en pensant qu'il affirme que la génétique va nous entraîner en enfer, car il y a eu et il y aura des quantités d'application positives de cette science, particulièrement en matière de médecine. Le problème est avant tout une question d'éthique. Comment situe-t-on la ligne qui sépare l'éradication d'une maladie de l'amélioration de l'être humain. Jusqu'où peut-on aller ? Doit-on considérer la myopie ou la calvitie précoce comme une maladie? Où faut-il s'arrêter? ".

Il ne remet pas non plus en cause les fondements d'une société, mais glorifie ceux qui ont le courage d'utiliser toutes les failles que la perversion de celle-ci peut offrir. Il met en lumière cette incertitude omniprésente et cette absence de maîtrise des autorités qui créent une bulle de liberté garantissant l'affranchissement des ses citoyens : on peut chercher à tout maîtriser, il existera toujours une marge de probabilité dans laquelle se mouvoir. C’est d’ailleurs contre cette probabilité que se bat le héros du film, qui démontre que ces probabilités ne seront jamais qu’une science inexacte, ne prenant pas en compte tous les risques de santé possibles malgré un « nettoyage » génétique des plus minutieux, et les résultats bien plus brillants d’un caractère fort face à un esprit génétiquement conçu.
C'est dans cet espace qu'évolue notre héros, bien décidé à ne pas jouer avec le génome qui lui a été distribué et à modifier la répartition des chances qui ont été attribuées à chacun dès la naissance.
 
"Dans un futur proche, les scientifiques auront achevé le projet de génotype humain qui sert à identifier la composition ADN de l’être humain. Nous en sommes arrivés au point où nous pouvons prendre en main notre propre évolution. Si nous avions fait cette découverte plus tôt, les personnes suivantes n’auraient jamais existé :
Abraham Lincoln, Syndrome de Marfan
Emily Dickinson, Psychose maniaco-dépressive
Vincent Van Gogh, Epilepsie
Albert Einstein, Dyslexie
John F. Kennedy, Maladie D’Addison
Rita Hayworth, Maladie d’Alzheimer
Ray Charles, Glaucome primaire
Stephen Hawking, Sclérose latérale amyotrophique
Jackie Joyner-Kersee, Asthme
Bien sûr, une autre naissance aurait pu ne pas avoir eu lieu : la vôtre "